Introduction aux TPE | La Haute Couture |
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En apprendre plus sur la Haute Couture | ||||
La Haute Couture et ses dérivés : un milieu très médiatisé | La ville, lieu de création : Paris, capitale de la Haute CoutureEn quoi la haute-couture est-elle un art controversé ? |
QU'EST-CE QUE LA HAUTE COUTURE ? |
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"La Haute Couture, ce sont des secrets chuchotés de génération en génération…" (Yves Saint Laurent)
La Haute Couture d'un point de vue pratique et officiel : La Haute Couture reflète l'ensemble des modèles, crées par de grands couturiers, et ce qui est appelé la maison de Couture, c'est l'entreprise où se déroule la confection du vêtement Haute Couture. Le terme de Haute-Couture constitue une appellation juridiquement protégée et "dont ne peuvent se prévaloir que les entreprises figurant sur la liste établie chaque année par une commission siégeant au ministère de l'industrie", c'est ce qu'on indique à la Chambre Syndicale de la Haute Couture. Les principaux critères établis en 1945 et actualisés en 1992 sont les suivants : employer un minimum de quinze personnes dans les ateliers, présenter chaque saison (printemps/été et automne/hiver) à Paris et à la presse une collection d'au moins 35 passages composés de modèles du jour et du soir. Mais la Haute Couture c'est aussi un savoir-faire, lié au travail artisanal, celui des ateliers comme celui des paruriers (plumassiers, brodeurs, modistes etc.)
La Haute Couture… une industrie : La Haute Couture emploie 4500 personnes (dont 2200 ouvrières dans les ateliers). Elles étaient 35 000 avant la Seconde Guerre mondiale. Ainsi elle constitue bien une réalité économique : même si les chiffres suivants ne sont pas extrêmement récents, ils sont assez significatifs : pour l'année 1994, par exemple, le chiffre d'affaires direct hors taxes de la Haute Couture s'établissait à 5 milliards de franc (soit 1 million de dollar) dont 73% qui était assurés par les exportations. Pour l'année 2002, à côté de l'activité du sur-mesure, qui représentait 6% du chiffre d'affaires, on trouvait le prêt à porter de luxe (33%), le prêt à porter masculin (18%) et les accessoires (43%) qui font toujours rayonner, dans le monde entier, les griffes françaises. Récemment la maison de couture Christian Dior a plublié son chiffre pour 2004, qui est en hausse de près de 14%, à 595 millions d'euros et un résultat opérationnel provisoire pour 2005, de 50 millions d'euros c'est à dire une hausse de 25%. Ceci ne signifie pas que le chiffre d'affaire de chaque maison de Haute Couture est en hausse, mais ça souligne le fait qu'il s'agit bien d'une réalité économique. Dans l'ensemble de l'industrie de la mode, 35% sont destinés à l'exportation. Cette proportion atteint 43% dans la parfumerie et 56% dans la Haute Couture, secteur où les stratégies d'identification, d'image et de marque sont particulièrement fortes, afin de pavenir à vendre les dérivés de la Haute Couture.
A quoi sert la Haute Couture ? D'un point de vue économique les défilés de grands couturiers servent particulièrement à donner un côté prestigieux à leur marque et ainsi vendre plus facilement tous les dérivés de leurs collections et ceci particulièrement dans le cadre de l'exportation. Ainsi grâce aux défilés ils vendent leurs parfums, leurs cosmétiques, leurs accessoires… et font ainsi vivre leur Maison de couture. C'est une stratégie marketing qui concentre, finalement, toute la survie financière de la maison de couture sur les produits dérivés (plus rentables). Il est désolant de se le dire, mais dans la Haute Couture le côté commercial ne peut être indéniablement être négligé, au détriment peut-être parfois de l'aspect artistique, original et culturel de l'artisanat… Bernard Arnault, Président du groupe LVMH L'exemple de Christian Lacroix est très significatif : appartenant depuis 18 ans au groupe LVMH, qui a aidé à sa fondation, la maison a été rachetée, le 25 janvier 2005, par un groupe américain, numéro deux du duty free aux Etat-Unis. En effet, les créations de Christian Lacroix ne rapportant pas assez au groupe LVMH, Bernard Arnault, PDG du numéro 1 mondial du luxe, a du revendre aux américains la maison Lacroix…Christian en restera-t-il le créateur officiel ? Ceci est encore un mystère… De plus la Haute Couture à son utilité d'un point de vue culturel : la France dominant dans le domaine du luxe, ce qui nous met ainsi dans une situation de quasi-monopole, nous avons besoin d'une structure où l'on peut affirmer une idée et promouvoir la création dans ce domaine, montrer des objets et vêtements produits par des maisons de Haute Couture comme Chanel ou Dior. C'est pourquoi il faut faire attention à la survie de la Haute Couture, et ce, pour la renommée nationale…
Les différences avec le prêt-à-porter : Très souvent les créateurs, en parallèle de leur production Haute Couture, s'exercent au prêt-à-porter, ce qui en conséquence apporte des confusions quant à leur définition à tous deux… Si en prêt-à-porter, un vêtement est établi selon des tailles standards, le vêtement Haute Couture étant du sur-mesure, il s'adapte à toutes les imperfections, afin de mieux les effacer. Madeleine Vionnet, une des grandes créatrices françaises, se définissait comme "un médecin de la ligne". Mais contrairement à l'opinion commune, le prêt-à-porter ne s'est pas développé au détriment de la Haute Couture, mais plutôt au détriment d'un art manuel qui est celui de s'habiller en confectionnant ses habits soit-même. De nos jours nous portons rarement des vêtements réalisés de nos propres mains, ce qui finalement renforce le caractère unique de la Haute Couture, domaine où tous les vêtements sont entièrement faits à la main. Historique du prêt-à-porter : Comment et pourquoi le prêt à porter a-t-il trouvé son identité ? Eric Pujalet (assistant de conservation à la collection mode et accessoires du Musée de la Mode et du Textile) : "Jusque dans les années 60, les femmes européennes avaient la possibilité de s’habiller soit en Haute Couture, soit en confection. Cependant seulement 40 % de la population féminine s’habillait en Haute Couture, une collection simple faite de manteaux, de tailleurs de bon ton et assez simple. La diffusion se faisait dans les grands magasins de la Capitale et de province. Les 60% de la population restante se contentaient de réaliser leurs propres vêtements, en reproduisant les images vues dans les magazines de mode ou en reprenant les patrons simplifiés que proposaient les journaux comme le petit écho de la mode. L’émergence du prêt-à-porter est apparu à partir de l’après guerre. Il s’agissait principalement d’une infinité de petits ateliers qui travaillaient en flux tendus selon les commandes de fabricants. La diffusion était réalisée par des sous-traitants qui, pour la plupart, se trouvaient dans le sentier. Les formes proposées étaient des retirages simplifiés et appauvris des tendances des collections de Haute Couture. Mais c’est véritablement à partir de 1953 avec Albert Lempereur, que le prêt-à-porter trouva son identité. Cet industriel revendiquait la qualité de ses créations et il présentait ces tenues dans le cadre d’une véritable collection. Un fait nouveau pour le prêt-à-porter, qui se cantonnait alors dans la vente d’objets isolés et d’une visibilité provenant uniquement des grossistes. Il proposait une garde-robe complète, intégrant des tenues de jour, de l’après midi et de soirée. L’autre nouveauté d’Albert Lempereur était de signer ces vêtements, une méthode qui n’était réservée alors qu’à la haute couture." "La Haute Couture, c'est un artisanat exceptionnel mais c'est aussi faire de la femme une princesse quand elle met une robe." (Christian Lacroix)
La Haute Couture est-elle un art ?
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