Introduction aux TPE

La Haute Couture

En apprendre plus sur la Haute Couture
La Haute Couture et ses dérivés : un milieu très médiatisé

La ville, lieu de création : Paris, capitale de la Haute Couture

En quoi la haute-couture est-elle un art controversé ?


 
 

LES INFLUENCES DES CREATEURS DE HAUTE COUTURE

 
 

 

Comme tout créateur, un couturier puise son inspiration dans la rue, à la télévision, chez un peintre ou après un voyage en contrées lointaines…

Car si on commence à suivre de près les défilés des grands couturiers de Haute Couture, on s’aperçoit très vite que ceux-ci ne créent pas toute une ligne de vêtements au hasard…

C’est pourquoi il est presque indispensable, pour apprécier l’originalité des créations Haute Couture, de connaître les sources d’inspiration des grands couturiers qui les ont amenés à telle ou telle production audacieuse.

C’est ce que nous tenterons de démontrer ici, en ne nous basant pas seulement sur les couturiers labellisés « Haute Couture » cette année, mais aussi sur ceux qui ont fait ou feront encore preuve d’une incommensurable inspiration…

 

Les créateurs s’inspirent des artistes

Bien qu’ayant chacun leurs propres idées toujours très originales, il est très fréquent que Jean-Paul Gaultier, Christian Lacroix et bien d’autres encore s’inspirent d’artistes peintres eux-mêmes souvent très reconnus.

  • C’est le cas par exemple de Jean-Paul Gaultier qui, tel qu’il l’affirme dans un entretien avec Anne Lardeur (de la revue Les Beaux-Arts), trouve son inspiration «dans le dadaïsme (1992), Lindner, De Chirico ou Toulouse-Lautrec ». Avec toujours comme leitmotiv « surprendre et être surpris».

Mais qu’aime-t-il tant chez ces artistes pour en être inspiré ?

- Pour Lindner (peintre figuratif allemand) c’est « son côté graphique et en même temps moderne » qui lui a plu, ainsi que « l’effet géométrique » qui lui servait pour faire ses coupes.

- Ce qu’il reprend des dadaïstes ce sont les collages, dans le vêtement ; « comme des vêtements dissociés que l’on taille pour composer un puzzle avec un autre vêtement qui n’a rien à voir ».

- Chez Toulouse-Lautrec, c’est « la liberté et l’ambiance des couleurs ». Ainsi on est moins étonnés de voir chez Gaultier des femmes aux cheveux rouges ou jaunes acides et aux bas noirs !

  • Christian Lacroix , lui aussi, a su faire preuve de sensibilité artistique si l’on s’attarde à ses réminiscences baroques inspirées du peintre Velasquez. Comme pour cette collection dans laquelle les robes évoquent les femmes du XVIIe siècle espagnol, peintes par l’artiste. L’Arlésien Christian Lacroix s’inspire des lumières éclatantes de son Sud natal…

  • Chez Yves Saint Laurent également on retrouve une influence évidente de l’art, avec les peintres surréalistes tels que Mondrian, Braque ou Picasso qui ont été l’élément déclencheur de certaines productions…

 

Autres influences très diverses

Sans parler d’influence purement artistique, on retrouve très fréquemment chez des créateurs des sources d’inspiration très hétéroclites.

  • En s’appuyant encore sur le travail de Jean-Paul Gaultier celui-ci fait preuve de beaucoup d’imagination ! Que ce soit l’architecture londonienne, la danse et le mouvement, les mélanges ou même la boulangerie, « l’enfant terrible » ne cesse d’émerveiller son public toujours à l’affût de ses nouveautés…

- Comme il l’explique lui-même (à Anne Lardeur toujours), ce sont les « carrelages verts » et les sièges colorés de rouge, de noir et de gris du métro de Londres, ou même les boulons de la Tour Eiffel que l’on retrouve ensuite dans ses collections…

- Ce qu’il aime encore dans la danse c’est bien sûr le mouvement, Jean-Paul Gaultier étant particulièrement touché par les danses de rue (celle des Apaches ou des rappers !)

- D’ailleurs ce créateur a fait preuve une fois de plus, même en dehors de la Haute Couture, de son insatiable ingéniosité lors de son exposition pour la fondation Cartier à Paris « In bread with Gaultier ».

Il s’agit plus d’un rêve d’enfant que d’un défi de producteur… Robes en langues de chat, perruques de croissant, chaussures en pain… Tout n’est plus que pâte, y compris les persiennes remplacées par 4000 baguettes (qui, entre nous, devaient être changées au vol à cause du craquement du à la chaleur !). En bref, une véritable performance expérimentale sur l’éphémère, inventant l’art nourrissant…

  • Chez Tierry Mugler, c’est toujours le féerique, et la lumière de la nuit qui revient comme thème récurant…

  • Et chez Paco Rabanne les évocations futuristes des reflets mécaniques et des matières artificielles…

Et cette année…

  • Jean-Paul Gaultier semble avoir été pris par un doux vent africain… Dans ses défilés Haute Couture printemps-été 2005 on ne voit ni boubou ni « couture-caricature » mais plutôt une collection qui parle d’Afrique avec élégance, poésie et chaleur. Couleurs et matières chaudes (ébène, ivoire ou cuivre), sacs en carapace de tortue, bijoux en bois et griffes de fauves sont de la fête. Gaultier ne cesse de nous surprendre en faisant de ses bustes des drapés dessinant des masques africains…

  • Chez Chanel, Karl Lagarfeld remet au goût du jour des modèles typiques de la maison… Robes combinaisons, petites vestes en tweed blanc ou robes à danser ornées de nœuds, on retrouve bien chez Chanel le style à la « Pompadour » qu’on lui connaissait déjà…

Chanel

Chanel

  • Christian Lacroix , lui, semble cet te fois objectivement inspiré du film dans cette collection nommée « Faire une lady ». Mélange de styles et d’époques, assemblage de matières, de bijoux habillant les robes en soie, et autres superpositions faisant de sa création un ravissement féerique pour les yeux.

  • Pour la maison Dior, John Galliano fait preuve d’un nouvel esprit. En hommage au centenaire de la naissance de Christian Dior, le maître mot est donc « retour à plus de simplicité ». C’est ce qui nous donne des modèles clairement inspirés des années 60 façon Warhol : minis et cuir noir, manteaux et robes à l’esprit rétro…

  • Elie Saab, «Membre invité» de la très select Haute Couture parisienne, figure parmi les créateurs avec lesquels il faut compter. Maître absolu de la robe du soir hollywoodienne, il a présenté une collection très féminine. Travail des matières exceptionnel, robes en mousseline, plumes ou dentelle fine brodées de strass et de paillettes ajoutent une note féerique à ce défilé d’inspiration « James Bonds girls ».
    La magie d'Elie Saab est de toujours nous faire rêver avec un défilé brillant de mille feux.

  • A Jean-Louis Scherrer maintenant de nous transporter en terre ottomane. Malgré quelques détails très « années 60 » (boutons plats, cotons piqués etc.), des belles de jour enrubannées de noir aux yeux khôlés sortent tout droit de Byzance antique. Djellabas, coutures, motifs ottomans rebrodés, tuniques lamées or, grands voiles transparents réveillant une féminité cachée, parures de turquoises et manches bouffantes nous ramènent à l’élégance princière des riches sultans.

 

La mythique et incontournable robe de mariée

 

Que serait la Haute Couture sans les mariages princiers ? Avant de représenter la fin magique d’un défilé, elle est la source de revenus la plus sûre d’une maison de couture. En effet un unique mariage de prestige peut demander à un atelier tout une saison de travail !

Sans vouloir faire l’énumération des richissimes familles ayant pu s’offrir une robe de mariée Haute Couture, c’est plutôt l’audacieuse originalité des créateurs dont nous avons voulu faire part ici.

Chacun sait que nul créateur ne s’aviserait de faire l’impasse sur la célébrissime et incontournable robe de mariée… C’est elle qui clôt traditionnellement les défilés Haute Couture. Mais quoi de plus sacro-saint et traditionnel qu’une robe de mariée ? N’a-t-on pas justement montré à quel point les couturiers débordaient d’imagination ?

Thème traditionnel, certes, mais il ne s’agit pourtant que très rarement de robes que l’on voit habituellement à la sortie d’un mariage ni de robes de princesse qui font rêver les petite filles …

Si les grands couturiers décident de terminer leur défilé en apothéose, ce n’est pas pour offrir au public une simple robe blanche respirant la pureté et le dépouillement… Au contraire, c’est dans ce bouquet final qu’ils mettent tous leurs derniers efforts pour témoigner de leur infatigable source d’imagination et d’originalité.

On reconnaît donc chez chacun d’eux le style et l’ « hétéroclicité » qui accompagnent leurs créations.

  • Jean-Paul Gaultier

  • Paco Rabanne

  • Christian Lacroix

  • Elie Saab